43-Lac du Bouchet -1- Croix de la Chèvre
Le lac circulaire du Bouchet, d’origine volcanique se situe sur les communes de Cayres et du Bouchet-Saint-Nicolas, plus précisément dans le massif du Devès (1 421m) entre la Loire et l’Allier.
Le Lac se trouve à 1205 m d’altitude. Sa superficie est de 44 ha et sa circonférence de 3 km. La profondeur moyenne est de 18 m et sa profondeur maximale de 28 m. La capacité totale du lac est de 7 226 000 m3.
Depuis 1863, le lac est la propriété du département de la Haute-Loire, gérée avec le concours de l’Office National des Forêts. Il est aussi un site classé depuis le 21.09.1950.
Le site fait partie du réseau des sites Volcans en liberté. Il abrite un réservoir de connaissances de l’évolution de ce paysage bien avant la venue de l’homme.
Sa formation résulte d’une explosion volcanique il y a 800 000 ans au sommet du cratère d’un volcan identifié dès la fin du XVIIIe siècle par l’abbé Jean-Louis Giraud-Soulavie.
Lors de l’éruption, le magma a rencontré la nappe phréatique le long d’une fissure. Cette rencontre a provoqué une énorme quantité d’eau surchauffée qui, en voulant s’échapper a rompu le couvercle de la roche volcanique. De nombreuses et violentes explosions ont littéralement projeté de nombreux morceaux de roches hors du cratère.
Des nuées ardentes ont déferlé et détruit les alentours. Des anciennes coulées de laves et un ancien volcan, le mont Maillon, ont été partiellement détruits. Ceci forma un vaste cratère d’une profondeur de 100 mètres.
Ce cratère porte le nom de « maar », un nom d’origine allemande désignant les lacs de cratères de l’Eifel en Rhénanie. Les dépôts résultant de ces explosions forment des anneaux autour du cratère. Ce cratère a ensuite été occupé par un lac.
Le lac est alimenté par les eaux de pluies, le ruissellement du bassin versant et peut-être, quelques sources sous-lacustres de faible importance. La variation du niveau d’eau du lac est très faible (plus ou moins 20 cm en moyenne sur l’année).
Dupont et Dupont (ou Gisèle et Lulu) ont enfin trouvé l'endroit idéal pour pique-niquer !! Avec une belle vue sur le lac et le restaurant....
Etant donné l'humidité, nous déjeunons à l'arrière de la To-Toy, avec la dinette entre nous deux !^^
Tout est organisé pour faire simple mais efficace !!^^ Avec coussins dans le dos pour notre aise....
et face à cette magnifique vue !! Que demander de plus ?!
Avec une vue rapprochée qui nous a permis de voir un (ou une ?) nageur que nous avons suivi du regard un long moment et qui d'un rythme régulier a fait un long parcours comme s'il voulait faire le tour ! Nous sommes restées ébahies devant une telle résistance et perfection de crawl !!
Voici quelques CPA (Cartes Postales Anciennes) sur ce restaurant, dans les années 1900-1920...
Les 624 ha de forêt domaniale gérés par l’ONF (Office nationale des forêts) offrent des promenades permettant de découvrir les particularités géologiques et environnementales fort apaisantes.
Parmi elles, le sentier du Garou. Pierre Brin, dit « Garou », a passé près de 10 ans tout près du lac du Bouchet dans une sorte de résidence : un tonneau. Son volume de 5 000 litres a permis à Garou d’en faire son royaume. « Ici, c’est mon paradis », racontait-il. Sorte de Diogène des temps modernes, « Garou », décédé à la fin des années 1960, aura passé une grande partie de son existence en véritable homme des bois, réalisant de temps en temps de menus travaux pour les fermiers alentour, de quoi aussi sans doute trouver une subsistance.
Usé quelque peu par le temps et sans occupant, il continue pourtant de conserver une part de magie.
Par contre, pour le 1er avril 1989, un article est paru dans le journal, annonçant que ce tonneau allait être classé "Monument Historique" !!Je suppose que c'est une copie de photo sur laquelle apparaît ce bon Diogène Lozérien !
L’existence d’une présence humaine sur ce massif du Devès étant attestée depuis longtemps, ne serait-ce qu’avec la proximité du dolmen de Séneujols, quelques histoires se sont rattachées à ce lac. Et la légende la plus lointaine n’est pas sans analogie avec certains passages de la Bible.
Le créateur choisit alors de punir le pays et ses villageois. Mais avant, il demanda à la vieille paysanne de prendre sa biquette et de fuir sans se retourner, malgré les bruits qu’elle pourrait entendre.
Eblouie par son hôte qui venait de quitter son enveloppe de mortel, elle obéit. A peine était-elle parvenue au sommet du mont voisin que le ciel s’obscurcit, la terre trembla, et elle entendit des cris d’épouvantes…
Mais la malheureuse avait oublié la consigne et se retourna, apercevant que les eaux bouillonnantes avaient englouti le village et toute sa population. Effrayée, elle se hâta, mais fut punie de son geste de curiosité : les deux êtres restèrent figés dans le rocher.
C’est ainsi que les nouveaux habitants ont voulu perpétuer la mémoire de la veille dame et de sa chèvre en édifiant une croix à l’endroit de la métamorphose : « La croix de la chèvre ».
Certains affirment que par beau temps, on peut, aujourd’hui encore, apercevoir au fond du lac les vestiges du village maudit. Et que la nuit on entend parfois sonner le tocsin…
Une 2e légende, simplifiée, tient le même discours, mais parle de « dieux ».
" Les dieux, excédés par le comportement des habitants du hameau situé à l'emplacement du lac, sont venus parler à l'âme la plus charitable du village, une vieille dame (qui n'avait pour seul bien qu'une chèvre). Les dieux lui ont dit de partir du village avec sa chèvre, et de ne surtout pas se retourner en chemin, sinon le village serait englouti par une énorme vague. Elle partit donc, mais arrivée à mi-chemin, elle entendit un bruit sourd derrière elle. Elle se retourna et une énorme vague engloutit le village. Depuis, à l'endroit où elle s'est retournée, se trouve une croix en pierre avec la tête de la chèvre sculptée dessus.
"Depuis... depuis.... heu, je ne suis pas bonne en calcul mental, mais 1950, date d'inauguration de la tête de chèvre et 800 000 ans, date de l'événement... z'ont pris quand même le temps !!^^^
Bon, très certainement, la croix avec le Christ, est bien plus ancienne que la tête de chèvre... alors ? Nous allons admettre qu'il y avait une autre tête de chèvre qui était érodée, ou, tout simplement, un maire très conscient de l'impact touristique que ce symbole produirait !!^^
Toutes ces légendes ne nous ont pas coupé l'appétit, lors d'un autre arrêt pique-nique, face à la biquette !!^^ Une aire bien sympathique avec une très belle vue à 360° ! Des tables et bancs à l'ombre des pins, nous offrant un magnifique paysage vers Le Bouchet St-Nicolas....
Comme toujours, je reste admirative des travaux des champs....
Et je pense que nous avons dû manger "tranquillou", avec, comme fond sonore, toutes sortes de chants d'oiseaux....
Car le fermier a eu le temps de revenir - pour la 2e photo ^^ - chargé de balles de foin !!^^^^
SUITE dans un prochain Episode "Lac du Bouchet -2- Distractions et CPA"....